Extrait de la Revue "L'Echo des Dojo" N°46
Le Dojo est un espace défini à la fois physique et mental, destiné à l'entraînement.
Cependant, cette définition du Dojo ne vient pas directement des arts martiaux car, à l'origine, ce mot désignait la salle de travail des moines bouddhistes.
Ce n'est qu'après l'époque Edo (début XVIIè siècle- milieu XIXè siècle) où une certaine spiritualité commençait à se marier à l'art du sabre que l'utilisation de la salle "Dojo" devint courante.
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Si l'on recherche un entraînement de qualité dans le but de purifier le corps et l'esprit, il est souhaitable que le lieu en soit digne. Comme les êtres humains se laissent facilement affecter par l'environnement, il n'est pas difficile de comprendre que l'état d'esprit et la conscience des pratiquants ne sont pas les mêmes lorsqu'ils sont dans un Dojo propre et bien aménagé ou dans un gymnase sale.
Leur état d'esprit, leur conscience, leur comportement, leur désir de progresser, leur courage à l'effort tout cela est d'abord soumis aux influences suscitées par les éléments matériels qui les entourent, à moins que ceux-ci n'en soient déjà au stade où cela les laisse indifférents : celui de la perfection ...
Pour nous qui n'en sommes pas encore là, mieux le Dojo est aménagé et entretenu, plus l'entraînement devient facile et efficace. C'est pourquoi on prend toujours soin de son Dojo, très souvent en essuyant le parquet avec un chiffon mouillé, avant et après l'entraînement. C'est une façon de nettoyer le lieu à la japonaise.
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Nous avons le respect du matériel; du Shinai qui représente le sabre, de l'armure qui nous protège, le respect envers les camarades grâce auxquels nous pouvons pratiquer le Kendo et enfin, le respect pour le Dojo qui nous offre un lieu d'entraînement.
Nous savons au moins qu'on le salue à l'entrée et à la sortie. (Et c'est moins facile quand il s'agit d'un gymnase sale !) Mais cela ne suffit pas, car le Dojo représente un grand nombre d'éléments culturels et il faut connaître les règles à respecter et le comportement adéquat si l'on veut ou si l'on prétend pratiquer le Kendo autrement qu'en activité purement sportive.
Le Kendo étant une discipline basée sur la relation maître-disciple ou Senpai-Kohai, l'ordre hiérarchique existe clairement et c'est un témoignage du respect et de la reconnaissance des pratiquants à l'égard de ceux qui leur donnent l'enseignement et les font profiter de leur expérience. Cette pensée est constamment mise en application dans le Dojo, particulièrement avec la notion du Shomen (face) (appelé aussi Kamiza ou Joseki qui signifie "place supérieure") qui la caractérise.
Le Shomen ou le Kamiza désigne le "côté supérieur" de la salle où doivent se placer les professeurs.
A l'origine, le Dojo qui avait un sens religieux était certainement bâti en tenant compte des points cardinaux et l'emplacement de la face était marqué par un autel.
Mais, comme il existe divers styles et diverses salles aujourd'hui, ce n'est plus toujours le cas et, si nous visitons un Dojo, il faut au moins repérer tout de suite où est le côté face. Sinon, on risque , sans le vouloir, d'être impoli à l'égard des gens du Dojo ou des professeurs.
En règle générale, le Shomen se situe au côté le plus éloigné de la porte. C'est là que les professeurs se placent dans l'ordre hiérarchique, de droite à gauche ou en sens inverse, ou encore le professeur principal se met au centre, suivant la disposition de la salle. Et du côté opposé, les élèves s'alignent de droite à gauche ou en sens inverse. Le côté Shomen doit être bien dégagé et les élèves doivent éviter d'y passer sans raison valable. Si l'on demande un combat à quelqu'un, le plus gradé ou le Senpai se met du côté Shomen. Si vous avez à faire à un inconnu, il serait souhaitable (ou prudent ...) de lui proposer le côté Shomen. Ce serait une attention délicate de votre part, car une certaine modestie est un élément important et toujours apprécié dans le monde du Kendo.
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